L'happy-culteur version Elephant Man

Voila l'heure de la récolte de miel ! La saison a été bonne ! J'ai commencé à mettre en pot entre 50 et 60 kg de miel de lavande. C'est la première fois en quatre ans que j'en récolte! Un vrai bonheur ! Une joie immense de pouvoir goûter ce que mes abeilles ont produit et de pouvoir faire déguster le "fruit de ma passion" !!

Mais parfois, certaines n'apprécient que moyennement mes intrusions chez elles et voila le résultat ! Un piqûre bien placé et je ressemble un peu plus à un rugbyman français qui a croisé d'un peu trop près un de ses homologues néozélandais !! Bref, le botox ne me va pas... Mais rassurez-vous, je vais mieux ! J'ai dégonflé au bout de quatre jours!

Malheureusement mes abeilles subissent en ce momen les attaques de la fausse teigne. J'ai retrouvé des ruches vides, rongées par ces vers qui parasitent les essaims les plus fragiles et qui se nourrissent de cire et de pollen. Dur dur... Les pertes sont lourdes : j'ai perdu deux ruches...

J'ai une deuxième passion...

Mais ce n'est pas le Kéno !!
Non... c'est l'apiculture...
Ça me fascine! En fait, la nature me passionne... Taquiner un scarabée, comprendre comment attaque une araignée, jouer avec une plante carnivore, regarder une larve se transformer en libellule, observer une gerris ou un têtard, démonter un escalier en pierre pour trouver la reine d'une fourmilière,... Voilà ce qui occupait mes journées lorsque mes copains de classe préféraient courir après un ballon.
Mais cela ne suffisait pas! Voilà qu'un jour, l'idée m'a pris de me lancer dans un petit élevage pour suivre l'évolution du vers à soie. J'ai passé des heures à les regarder grignoter des dizaines de feuilles de mûrier que j'allais couper dans le village, à les voir et les voir grossir, muer quatre fois avant de se fixer sur une branche pour fabriquer un cocon, avec un kilomètre de soie. Bon je ne vais pas vous donner un cours sur la vie du Bombyx du mûrier !

Deux ans plus tard, j'expérimentais un élevage d'escargots... Oui j'ai fait ça aussi. J'avais 15 ans. J'ai passé quelques heures au centre de documentation du collège où j'étais scolarisé pour étudier la vie mais aussi les us et coutumes des escargots de Bourgogne que j'avais ramassés.
Mais revenons à nos moutons... Enfin, à nos abeilles. Depuis longtemps, je trouvais tout aussi fascinant l'organisation de leur société qui aide le monde végétal à se multiplier par une politisation active. Une société où la notion d'individualisme est totalement inexistante. Un monde organisé où chacun occupe une place bien précise et où toute la vie de la ruche dépend d'une seule reine, une "mère" qui est là pour assurer la vie. Autour d'elle, environ 6000 oeufs, 9000 larves de quelques jours qu'il faut nourrir, 200 à 400 mâles et environ 25.000 ouvrières. L'idée d'avoir une ruche me plaisait donc beaucoup. D'autant qu'observer un essaim me semblait plus facile qu'une fourmilière !!Mais là encore, pas question de me lancer sans connaître un minimum le fonctionnement d'une colonie. J'ai donc suivi des apiculteurs dans leurs ruchers et j'ai travaillé un temps notamment lors de la récolte du miel. Et puis, je me suis lancé il y a trois ans. Aujourd'hui, j'ai cinq ruches qui produisent essentiellement du miel de lavande. Il faut dire que dans la région on n'a pas le choix.

Voici donc les photos du jour... faites ce matin. Une petite visite histoire de voir comment se portaient les "filles". Elles vont bien. Merci pour elles. Il y a du pollen. Ça bosse dur. J'espère que l'été ne sera ni trop chaud et ni sec, sinon... pas de miel...